Denieres Depeches ( Fin Aout 2002)

Voilà 15 mois que Dimitri errait de façon erratique aux Etats-Unis. Brooklyn a toujours été son point de chute, il aimait revenir à l’origine de sa carrière criminelle américaine.

« La belle époque » pensait-il. « A l’époque, j’affrontais Spider-Man, Daredevil, j’ai même rencontré les Fantastiques…Aujourd’hui, le contexte international m’a fait complètement disparaître du devant de la scène. Même à New-York. Qu’est devenu le monde ? Une zone d’affrontement immense, divisée en des groupes plus conspirateurs les uns que les autres. Mais peut-être que l’un d’eux pourrait m’aider à réaliser mes projets… »

Dimitri resta longtemps pensif, devant le kiosque, fixant la Une du Time. Il avait pris l’apparence d’un civil des plus banals, pour ne pas se faire remarquer, c’était devenu une habitude depuis sa dernière évasion. Même son vieil ennemi Spider-man ne s’est guère soucier de le retrouver. Plus il y pensait, plus cela le rendait malade.

« Me voilà recalé au statut de criminel de bas étage, à vendre mes services à de ridicules mafieux, tout ça pour des histoires d’argent. Ils devraient se renouveler dans leurs ambitions » pensait-il. « Aujourd’hui, l’argent n’est plus une fin, ce n’est qu’un moyen, un instrument pour exercer le pouvoir. Peut-être la chose la plus prisée par les grands hommes d’aujourd’hui ».

Le Caméléon, comme il aimait se faire appeler, pensait alors à Britania. Il avait beau mépriser cet Etat pour ses idéologies, il ressentait comme une pointe d’admiration pour ses dirigeants. Sinistre est peut-être celui qui a été le plus futé. Et Schmidt…ennemi de 60 ans, mais toujours aussi ambitieux et puissant.

« Après tout, pourquoi ces hommes ont-ils pris le pouvoir ? » se demanda Dimitri. « Parce qu’ils ont agit ! Parce qu’ils ont fait en sorte d’acquérir ce pouvoir ! » se répondit-il à lui-même.

Dans l’esprit du Caméléon, les idées s’assemblaient et se désassemblaient, s’entremêlaient, se croisaient et s’affrontaient…Son subconscient ne cessait de lui parler.

« -Agit !
-Non, je dois me faire oublier…
-Toi ? Toi qui porte le nom des Kravinoff ? Des membres de ta famille sont morts pour ce nom ! Et tu oses te limiter à ce statut d’insecte ?!
-Je ne suis pas un homme de pouvoir. Je ne suis qu’un usurpateur, un pauvre comédien.
-Tu me dégoûtes !
-Arrête !
-Non…nous avons passé assez de temps dans l’ombre. A présent, il est temps de s’élever, de tuer, de tromper, d’usurper, de jouer, et de gagner. Gagner l’honneur, gagner la gloire et le pouvoir !
-Non, tu es fou ! Arrête !
-Oh, mais c’est toi qui es fou Dimitri…Ne vois-tu pas ? Tu te parles à toi-même ! Tu as besoin de moi pour agir, tu as besoin de moi pour vivre !
-Non, non, non, arrête, laisse-moi, va-t-en, je ne suis pas toi, je ne suis…je…je suis…oui…oui, je suis toi ! Je suis le Caméléon, je suis un Kravinoff ! Je prendrai le pouvoir et personne ne pourra nous soupçonner ! Me soupçonner…nous soupçonn…
-Argh ! Stop…stop… »

Dimitri réalisa soudain qu’il était pare terre, agenouiller devant le kiosque à journaux, le visage dans les mains…Il se releva doucement, s’apercevant que tous les passants le regardaient. Il transpirait à grosses gouttes et respirait difficilement. Il avait dû parler à haute voix. Le marchand l’aborda :

« Hey, mon gars, tout va bien ? Vous venez de délirer un peu je crois…il n’y a pas de Caméléon dans le coin. Ce type a d’ailleurs complètement disparu depuis des mois. Plus personne ne s’en soucie. Vous devriez rentrer chez vous et vous reposer hein… »

Dimitri avait du mal à reprendre ses esprits. Il devait clarifier ses pensées, réfléchir à tête reposée.

« Je vous prends un Time » dit-il fébrilement, avant de payer.

Alors que les passants le fixaient encore du regard, certains terrifiés, d’autres moqueurs, Dimitri s’éloigna par une sombre ruelle. Il y avait un problème, il le savait…il devait commencer d’agir et il devait trouver un allié puissant pour cela.

(hj destiné au Cameleon)


Le telephone de Dimitri se mit à sonner.

[...]Il y avait un problème, il le savait…il devait commencer d’agir et il devait trouver un allié puissant pour cela. [...]

Mais lequel? Tous lui semblaient plus écoeurants les uns que les autres. Certes, ses idéologies d’antan tendraient à lui suggérer de s’allier aux nations pro-socialistes ou communistes. Mais quel pouvoir ces Etats détenaient-ils ? En y pensant, cela lui parut insignifiant…Bien que ceci ne lui plaisait guère, Dimitri savait qu’aujourd’hui, tout se jouait en Europe.

« " L’ancien monde" est revenu sur le devant de la scène, se dit-il, reste à savoir si c’est en bien ou en mal… »

Le telephone de Dimitri se mit à sonner.

Le Caméléon réagit au quart de tour, comme si la sonnerie l’eut effrayé. Il regarda timidement l’écran… « numéro masqué ». Cela faisait des mois que plus personne ne l’appelait, que plus personne ne lui proposait de travailler. Plus personne d’importance du moins. Alors, pourquoi soudainement, quelqu’un l’appellerait ?

« C’est sans doute un de ces pitoyables criminels de seconde zone » pensa-t-il. L’expression qu’il venait d’employer le fit frissonner. « Et si cela s’appliquait aussi à moi ? ».

La réflexion de Dimitri fut interrompue par une deuxième sonnerie

« -Réponds.
-Pourquoi ? N’est-ce pas toi qui me disais qu’il fallait arrêter de s’enfermer dans les bassesses de la criminalité new-yorkaise ?
-Ce n’est pas en évitant d’agir que nous réussirons à nous élever. Réponds.
-Et si c’est encore un de ces mafieux ?
-Tu me fatigues… »

La troisième sonnerie lui fit lâcher le Time

« Très bien, qu’avons-nous à perdre ? » pensa-t-il. Après tout, seuls les gens bien informés peuvent obtenir ce numéro.

Il ouvrit son téléphone : « Kravinoff, j’écoute ».

Vladimir Ouliakine ? Ce nom ne dit rien à Dimitri. Le nom de Victor Von Doom, en revanche, résonna en lui tel un clairon de guerre sur un champ de bataille. Il ne l’avait jamais rencontré, mais sa renommée l’avait précédé. Au centre de nombreuses affaires de relations internationales, et d’affrontements à caractères cosmiques, Doom était un homme dont on parlait tout bas parmi les criminels. C’était un homme à la fois craint et admiré, un homme puissant.

« Un chef d’Etat, se dit Dimitri, un chef d’Etat me demande de se joindre à lui dans sa croisade…La chance tourne-t-elle ? »

Un silence de quelques secondes se fit ressentir, puis, avec un petit sourire en coin, le Caméléon répondit d’une voix assurée :

« C’est d’accord, mais je souhaite m’entretenir personnellement avec le seigneur Doom, sans intermédiaire. »

« Mieux vaut être sûr qu’il s’agit bien de Doom, se dit-il. S’il m’offre un rôle important dans les évènements qui déchirent le monde, j’accepterai peut-être… »

"Me voila enchanté, monsieur Kravinoff, un jet privé affreté par le consulat vous permetra de vous rendre à Doomstadt où mon maitre se fera un devoir de vous accueillir avec tous les honneurs dus à vos talents."

(hj tu peux directement rejoindre Doomstadt et lancer un sujet sur ton arrivé au palais)