Enervé, fatigué et déçu, Chen Lu descendit à son laboratoire pour rendre visite à un patient bien particulier... Pour des raisons évidentes, les lieux relevaient davantage du bunker que du laboratoire classique de l'armée américaine. Les diverses chambres de containment étaient toute vides. Toutes, sauf l'une d'entre elles à travers les vitres transparentes de laquelle on pouvait voir le vieil homme chauve attaché à un siège de dentiste.
"Wolfgang... Tu seras toujours une déception, quelles que soient tes alliances."
En lisant entre les lignes de tous les magazines, d'économie, politique et générale, Chen Lu n'avait décrypté aucune crainte de la part des rédacteurs qu'ils soient occidentaux ou orientaux. Les Baronnies Unifiées de Germanie n'avaient d'uni que le nom. Et si Strucker avait attendu un prétexte pour les unir sur le dos des USA, Chen Lu retournerait l'initiative contre lui.
Bien sûr il en avait averti ses supérieurs, Ross et Tremen après s'être fait vertement réprimander pour les résultats de son escapade New-Yorkaise. Ou plutôt, le fin mot serait plutôt "pourrir". Il s'était fait pourrir. Son humeur avait déteint sur ses troupes, et pour la première fois il avait fait preuve d'une autorité sans retenue. Et divisé l'humeur de ses troupes...
Mais vu les statistiques, une non-intervention des T-Bolts à Britania équivalait à la fin du monde. De quoi être un rien lunatique.
Une main posée sur la vitre, il ne put s'empêcher de penser au bon vieux temps.
"La fin du monde, c'était nous. Oh bien sûr, les Maîtres du Mal ont eu quelques coups d'éclat, mais on ne peut pas dire qu'on ait réussi dans cette voie."
Ni dans aucune autre. Il se retint de le penser, mais c'était sur ses lèvres. Dans quelques heures, le conditionnement de Strucker allait commencer. Les chirurgiens, techniciens, les cameramen et la liaison avec Tremen allaient se mettre en route et il faudrait procéder à l'opération cérébrale. Le vieil homme sous sédatifs serait bientôt l'instrument de Tremen et de ses Thunderbolts.
Le Docteur ouvrit la trappe qui menait à son conapt et s'empara d'une bouteille de saké du pays. Au moins cette fois, il avait de justes raisons d'entrer dans la dépression.